Histoire de la Vie d'Estherna. Sang et Remords
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Histoire de la Vie d'Estherna. Sang et Remords
Les tourbillons de neige obscurcissent encore un peu plus la vision du petit groupe de soldats, installé dans des trous creusés à même la glace, sur cette petite crête désolée, perdue dans ces terres arctiques lointaines. Engoncés dans d’immenses capes, qui ne laissent passer que la fumée de leurs respirations, ils tressaillent. Non, pas de froid. Tant de temps passé dans les terres du Nord rendent sa présence mordante acceptable et anodine. Ce qui ne l’est pas, par contre, c’est la peur.
La peur, qui se dégage de ces lieux. La peur, qui se dégage de cette ombre noire qui domine la région. La peur, insidieuse, rampante, qui s’immisce, lente, dans les cœurs et dans les âmes.
Mais pour rien au monde ils ne voudraient s’en débarrasser. C’est elle qui les maintient en vie, qui leur prouve qu’ils sont en vie. Ici, ne pas avoir peur, c’est être dans l’autre camp. Et être dans l’autre camp, c’est être mort.
Finalement, l’un des hommes sort une main tenant une orbe de sous sa cape, et la porte à hauteur de ses yeux. Puis, sans plus d’émotion, il la range, et se lève, pour se diriger vers une autre silhouette emmitouflée. Il s’approche, s’accroupit, avant de murmurer :
« Messire, les éclaireurs disent qu’il y a une brèche dans les défenses ennemies. Ils sont momentanément vulnérables.
- …
- Messire ?
- On y va.
- Bien Messire. »
Celui qui semble être le chef se lève, toujours couvert par sa cape, aussi blanche que la neige. Il repousse son capuchon, révélant le visage d’un humain d’une trentaine d’années, brun, avec une barbe de deux semaines. Ses yeux sont aussi noirs que la nuit alentour, son nez est cassé par deux endroits, et ses lèvres sont ravagées par les effets du froid.
Il se tourne vers un des soldats, qui rabat aussi son capuchon, afin de mettre son casque. C’est une tafiolle de sang, comme le témoigne ses yeux verts de jade. Ses cheveux sont noirs, mais à leur base, ils sont blonds.
« Alors, recrue, c’est la première fois que vous partez au combat ?
- Ici, avec vous, oui. Sinon, non.
- Vous avez déjà combattu ces monstruosités ?
- Trop de fois pour que je m’en souvienne. »
L’elfe met son casque, attrape sa lourde épée à deux mains, la fixe dans son dos puis regarde le chef, comme tous les autres.
« Nous sommes prêts Messire, dit l’un d’eux
- Alors ne perdons pas de temps. Pour l’Aube et pour la Lumière ! ».
Sans rien rajouter de plus, il enjambe la crête et commence à la dévaler, suivi des hommes, en rang serré.
Le nain sait que sa dernière heure est venue. Allongé sur la neige, il peut voir au-dessus de lui la face déformé de l’abomination qui ricane. Il se demande ce qu’il a bien pu venir faire ici. Il se souvient, des neiges de Dun Morogh le matin, qui recouvrait le paysage de son enfance, lorsqu’il partait, au petit matin, à la chasse avec son père. Il se souvient de ce petit ruisseau glacé, où il a embrassé pour la première fois une fille.
Cette neige là, qui tombe dans ses souvenirs, n’est pas celle-ci, froide et noire, qui sera son tombeau. Il se souvient de son envie d’être un héros, d’être parmi ces héros qui mettront fin au règne du Roi-Liche, de prouver au monde, aux siens, à la sienne, sa force et son courage.
Folie ! Comment a-t’il pu imaginer que quelqu’un pourrait vaincre le Roi aux innombrables légions ?
« Nous sommes tous condamnés » pensa t’il.
Un bruit de pas lui fit regarder, difficilement, la pente au-dessus de lui. Il vit alors les silhouettes des soldats de l’Aube d’Argent qui chargeait le coté qu’il leur avait indiqué… Coté qui était un piège du Fléau.
« Peut-être que tout n’est pas perdu » se surprit t’il à espérer, avant que la lame de l’abomination ne vienne mettre un terme définitif à ses pensées.
Ils courent, en criant pour donner l’impression qu’ils n’ont pas peur, vers ce qui semble être un trou dans le mur du Ziggourat. En bas, ils distinguent une forme grotesque qui semble frapper sur quelque chose. L’éclaireur, peut être ? Il n’est plus temps de se poser des questions.
Trois soldats se jettent brutalement sur l’abomination, tandis que les autres continuent. D’un coup de hachoir, elle cueille un des soldats, un tafiolle de la nuit, à la gorge. Son ami, un orc, pris de rage, plonge son épée dans le ventre béant de la chose, et commence à trancher ce qu’il peut. Le monstre hurle, d’une dizaine de voix différentes, avant de repousser l’assaillant d’un revers de la main. Le guerrier atterrit brutalement dans la neige, mais il se relève, en colère, et s’apprête à charger. Mais son élan est coupé par le crochet qui vient se ficher dans son thorax. Il est alors brutalement tiré et son corps s’envole vers le précipice juste à coté.
L’abomination a un petit sourire, vite effacé par une vive douleur au niveau de sa nuque, une fois, deux ,trois fois. Finalement, le troll, qui s’est jeté sur la montagne de chair, parvient à la faire chuter, violement sur le sol. Le troll se relève satisfait, essuie son arme, a un regard sur le corps de son camarade, puis se retourne vers le Ziggourat en contrebas. Et ce qu’il voit l’effraie.
En effet, sous le manteau de neige, des goules et des geists se sont levés, et encerclent la vingtaine de soldats. La mêlée qui s’en suit est un tumulte terrible et sanglant. L’elfe lève et abaisse son arme, à droite, à gauche, estoc, taille, tranchant et abattant les formes incertaines qui se dressent, sans fin, devant elle.
Soudain, au milieu de la bataille, elle ressent plus qu’elle ne voit, derrière les lignes la présence malsaine et impie d’un Chevalier de la Mort. Hurlant sa rage, elle serre les dents et concentre son énergie. Ses yeux se mettent à briller d’une lumière blanche éclatante, qu’elle relâche d’un coup, repoussant les zombies de plusieurs mètres sous les effets de la colère divine.
Profitant de l’intervalle, elle court vers la silhouette morbide, l’épée levée, qu’elle abat brutalement vers la tête de son ennemi. Celui-ci part de sa lame runique, mais recule sous la force du coup. Sous son casque, les deux étincelles brillent un peu plus de cruauté, et d’un coup sec, il repousse la paladine, qui fait quelques pas en arrière, avant de relancer un coup de taille, qui est paré. Un échange brutal s’en suit. Des étincelles fusent dans la nuit nordique, les chocs des épées retentissent, froids et métalliques, et les deux magies, sacrée et impie, crépitent au contact l’une de l’autre.
A droite, à gauche, au milieu, les deux guerriers se valent dans leur combat. Le chevalier recule à un moment brutalement, afin de prendre le temps de relever un des cadavres des soldats de l’Aube. La goule se jette en direction de l’elfe, qui la saisit au visage, avant de lui envoyer une décharge de sacré, ce qui a pour effet de détruire la chose.
Mais pendant qu’elle est concentrée sur sa cible, son ennemi en profite pour lui donner un grand coup de taille, qu’elle n’esquive que partiellement. Elle grimace sous l’effet de la plaie ouverte sur son flanc droit, qui s’infecte par la magie corrompue qui parcourt la lame. Elle pose une main sur sa blessure, fait son possible pour circonscrire la maladie, mais tombe rapidement à genoux, la vision brouillée.
En face, son ennemi jubile, comme le montrent ses yeux qui brillent un peu plus. Il s’approche, sa lame trainant dans le sol, creusant un petit sillon de neige. Doucement, de sa voix désincarnée, il chuchote :
« Vous avez voulu conquérir la gloire. Vous avez voulu conquérir le respect. Vous avez cru pouvoir gagner contre les armées des morts. Vous n’aurez rien de cela. Même pas une tombe, même pas un nom, même pas un souvenir de vous. Vous n’êtes rien face à lui. Plongez à présent dans l’abime de l’oubli et du désespoir ! »
Le chevalier lève sa lame haut et s’apprête à l’abattre sur l’elfe, mais un objet vient le percuter, le faisant reculer de quelques pas. Rapidement, il repère le projectile, qui n’est autre que la tête d’une goule, probablement arrachée par un des soldats. Il rit de sa voix désincarnée, et regarde à nouveau sa proie.
Cette fois, elle est debout, son casque à ses pieds. Le Vent fait volet sa cape et ses cheveux. Sa blessure est gelée, arrêtant le saignement. Il sourit, pensant qu’elle lui fournira un peu plus d’amusement. Il se met en garde, mais l’elfe continue de le toiser, son épée en bas. Doucement, les yeux de la paladine changent de couleur, passant au vert-clair, jaune, blanc puis lumineux. Doucement, dans son dos, des ailes blanches se déploient. Le chevalier est perturbé, pour la première fois, par son ennemi.
L’elfe charge, la pointe de son arme toujours vers le bas, hurlant des mots, qui se perdent dans une bourrasque. Le choc des armes retentit plus fort que jamais, et le chevalier perd l’équilibre. Alors qu’il essaie de se rétablir, d’autres coups pleuvent, comme des coups de masses, ce qui finit par le faire chuter. La paladine continue à frapper son ennemi, et d’un coup allant de gauche à droite, elle écarte la lame de son adversaire.
Le chevalier à un dernier regard sur l’elfe, et sur la pointe de l’épée qu’elle lève haut, au dessus de la gorge de son ennemi, avant de la plonger violemment à plusieurs reprises. Quant finalement son ennemi ne bouge plus, elle se retourne pour repartir dans la mêlée. Mais c’est déjà fini. Ses compagnons abattent les dernières goules. Finalement un nain crie :
« Ahhahahaha ! Victoire pour l’Aube et pour la Lumière !
- Ne te réjouis pas trop vite soldat, dit le chef
- Et pourquoi cela ? On les a massacrés !
- Regarde ça. Nous ne sommes plus que quatre, et le Ziggourat est encore trop bien défendu pour que nous ne puissions faire quoique ce soit. Nous avons perdu énormément de soldats pour rien ! Brulez les corps des nôtres, on rentre.
- On ne touche pas aux goules commandant ?
- A quoi bon ? Il y a tellement de corps dans cet endroit maudit pour que le Roi-Liche lève cent fois plus de troupes. C’est un échec. »
L’elfe a un dernier regard sur l’ennemi qu’elle a vaincu, puis rejoint les autres survivants. Rapidement, ils font un bûcher, puis s’en vont dans la tempête de neige.
La peur, qui se dégage de ces lieux. La peur, qui se dégage de cette ombre noire qui domine la région. La peur, insidieuse, rampante, qui s’immisce, lente, dans les cœurs et dans les âmes.
Mais pour rien au monde ils ne voudraient s’en débarrasser. C’est elle qui les maintient en vie, qui leur prouve qu’ils sont en vie. Ici, ne pas avoir peur, c’est être dans l’autre camp. Et être dans l’autre camp, c’est être mort.
Finalement, l’un des hommes sort une main tenant une orbe de sous sa cape, et la porte à hauteur de ses yeux. Puis, sans plus d’émotion, il la range, et se lève, pour se diriger vers une autre silhouette emmitouflée. Il s’approche, s’accroupit, avant de murmurer :
« Messire, les éclaireurs disent qu’il y a une brèche dans les défenses ennemies. Ils sont momentanément vulnérables.
- …
- Messire ?
- On y va.
- Bien Messire. »
Celui qui semble être le chef se lève, toujours couvert par sa cape, aussi blanche que la neige. Il repousse son capuchon, révélant le visage d’un humain d’une trentaine d’années, brun, avec une barbe de deux semaines. Ses yeux sont aussi noirs que la nuit alentour, son nez est cassé par deux endroits, et ses lèvres sont ravagées par les effets du froid.
Il se tourne vers un des soldats, qui rabat aussi son capuchon, afin de mettre son casque. C’est une tafiolle de sang, comme le témoigne ses yeux verts de jade. Ses cheveux sont noirs, mais à leur base, ils sont blonds.
« Alors, recrue, c’est la première fois que vous partez au combat ?
- Ici, avec vous, oui. Sinon, non.
- Vous avez déjà combattu ces monstruosités ?
- Trop de fois pour que je m’en souvienne. »
L’elfe met son casque, attrape sa lourde épée à deux mains, la fixe dans son dos puis regarde le chef, comme tous les autres.
« Nous sommes prêts Messire, dit l’un d’eux
- Alors ne perdons pas de temps. Pour l’Aube et pour la Lumière ! ».
Sans rien rajouter de plus, il enjambe la crête et commence à la dévaler, suivi des hommes, en rang serré.
Le nain sait que sa dernière heure est venue. Allongé sur la neige, il peut voir au-dessus de lui la face déformé de l’abomination qui ricane. Il se demande ce qu’il a bien pu venir faire ici. Il se souvient, des neiges de Dun Morogh le matin, qui recouvrait le paysage de son enfance, lorsqu’il partait, au petit matin, à la chasse avec son père. Il se souvient de ce petit ruisseau glacé, où il a embrassé pour la première fois une fille.
Cette neige là, qui tombe dans ses souvenirs, n’est pas celle-ci, froide et noire, qui sera son tombeau. Il se souvient de son envie d’être un héros, d’être parmi ces héros qui mettront fin au règne du Roi-Liche, de prouver au monde, aux siens, à la sienne, sa force et son courage.
Folie ! Comment a-t’il pu imaginer que quelqu’un pourrait vaincre le Roi aux innombrables légions ?
« Nous sommes tous condamnés » pensa t’il.
Un bruit de pas lui fit regarder, difficilement, la pente au-dessus de lui. Il vit alors les silhouettes des soldats de l’Aube d’Argent qui chargeait le coté qu’il leur avait indiqué… Coté qui était un piège du Fléau.
« Peut-être que tout n’est pas perdu » se surprit t’il à espérer, avant que la lame de l’abomination ne vienne mettre un terme définitif à ses pensées.
Ils courent, en criant pour donner l’impression qu’ils n’ont pas peur, vers ce qui semble être un trou dans le mur du Ziggourat. En bas, ils distinguent une forme grotesque qui semble frapper sur quelque chose. L’éclaireur, peut être ? Il n’est plus temps de se poser des questions.
Trois soldats se jettent brutalement sur l’abomination, tandis que les autres continuent. D’un coup de hachoir, elle cueille un des soldats, un tafiolle de la nuit, à la gorge. Son ami, un orc, pris de rage, plonge son épée dans le ventre béant de la chose, et commence à trancher ce qu’il peut. Le monstre hurle, d’une dizaine de voix différentes, avant de repousser l’assaillant d’un revers de la main. Le guerrier atterrit brutalement dans la neige, mais il se relève, en colère, et s’apprête à charger. Mais son élan est coupé par le crochet qui vient se ficher dans son thorax. Il est alors brutalement tiré et son corps s’envole vers le précipice juste à coté.
L’abomination a un petit sourire, vite effacé par une vive douleur au niveau de sa nuque, une fois, deux ,trois fois. Finalement, le troll, qui s’est jeté sur la montagne de chair, parvient à la faire chuter, violement sur le sol. Le troll se relève satisfait, essuie son arme, a un regard sur le corps de son camarade, puis se retourne vers le Ziggourat en contrebas. Et ce qu’il voit l’effraie.
En effet, sous le manteau de neige, des goules et des geists se sont levés, et encerclent la vingtaine de soldats. La mêlée qui s’en suit est un tumulte terrible et sanglant. L’elfe lève et abaisse son arme, à droite, à gauche, estoc, taille, tranchant et abattant les formes incertaines qui se dressent, sans fin, devant elle.
Soudain, au milieu de la bataille, elle ressent plus qu’elle ne voit, derrière les lignes la présence malsaine et impie d’un Chevalier de la Mort. Hurlant sa rage, elle serre les dents et concentre son énergie. Ses yeux se mettent à briller d’une lumière blanche éclatante, qu’elle relâche d’un coup, repoussant les zombies de plusieurs mètres sous les effets de la colère divine.
Profitant de l’intervalle, elle court vers la silhouette morbide, l’épée levée, qu’elle abat brutalement vers la tête de son ennemi. Celui-ci part de sa lame runique, mais recule sous la force du coup. Sous son casque, les deux étincelles brillent un peu plus de cruauté, et d’un coup sec, il repousse la paladine, qui fait quelques pas en arrière, avant de relancer un coup de taille, qui est paré. Un échange brutal s’en suit. Des étincelles fusent dans la nuit nordique, les chocs des épées retentissent, froids et métalliques, et les deux magies, sacrée et impie, crépitent au contact l’une de l’autre.
A droite, à gauche, au milieu, les deux guerriers se valent dans leur combat. Le chevalier recule à un moment brutalement, afin de prendre le temps de relever un des cadavres des soldats de l’Aube. La goule se jette en direction de l’elfe, qui la saisit au visage, avant de lui envoyer une décharge de sacré, ce qui a pour effet de détruire la chose.
Mais pendant qu’elle est concentrée sur sa cible, son ennemi en profite pour lui donner un grand coup de taille, qu’elle n’esquive que partiellement. Elle grimace sous l’effet de la plaie ouverte sur son flanc droit, qui s’infecte par la magie corrompue qui parcourt la lame. Elle pose une main sur sa blessure, fait son possible pour circonscrire la maladie, mais tombe rapidement à genoux, la vision brouillée.
En face, son ennemi jubile, comme le montrent ses yeux qui brillent un peu plus. Il s’approche, sa lame trainant dans le sol, creusant un petit sillon de neige. Doucement, de sa voix désincarnée, il chuchote :
« Vous avez voulu conquérir la gloire. Vous avez voulu conquérir le respect. Vous avez cru pouvoir gagner contre les armées des morts. Vous n’aurez rien de cela. Même pas une tombe, même pas un nom, même pas un souvenir de vous. Vous n’êtes rien face à lui. Plongez à présent dans l’abime de l’oubli et du désespoir ! »
Le chevalier lève sa lame haut et s’apprête à l’abattre sur l’elfe, mais un objet vient le percuter, le faisant reculer de quelques pas. Rapidement, il repère le projectile, qui n’est autre que la tête d’une goule, probablement arrachée par un des soldats. Il rit de sa voix désincarnée, et regarde à nouveau sa proie.
Cette fois, elle est debout, son casque à ses pieds. Le Vent fait volet sa cape et ses cheveux. Sa blessure est gelée, arrêtant le saignement. Il sourit, pensant qu’elle lui fournira un peu plus d’amusement. Il se met en garde, mais l’elfe continue de le toiser, son épée en bas. Doucement, les yeux de la paladine changent de couleur, passant au vert-clair, jaune, blanc puis lumineux. Doucement, dans son dos, des ailes blanches se déploient. Le chevalier est perturbé, pour la première fois, par son ennemi.
L’elfe charge, la pointe de son arme toujours vers le bas, hurlant des mots, qui se perdent dans une bourrasque. Le choc des armes retentit plus fort que jamais, et le chevalier perd l’équilibre. Alors qu’il essaie de se rétablir, d’autres coups pleuvent, comme des coups de masses, ce qui finit par le faire chuter. La paladine continue à frapper son ennemi, et d’un coup allant de gauche à droite, elle écarte la lame de son adversaire.
Le chevalier à un dernier regard sur l’elfe, et sur la pointe de l’épée qu’elle lève haut, au dessus de la gorge de son ennemi, avant de la plonger violemment à plusieurs reprises. Quant finalement son ennemi ne bouge plus, elle se retourne pour repartir dans la mêlée. Mais c’est déjà fini. Ses compagnons abattent les dernières goules. Finalement un nain crie :
« Ahhahahaha ! Victoire pour l’Aube et pour la Lumière !
- Ne te réjouis pas trop vite soldat, dit le chef
- Et pourquoi cela ? On les a massacrés !
- Regarde ça. Nous ne sommes plus que quatre, et le Ziggourat est encore trop bien défendu pour que nous ne puissions faire quoique ce soit. Nous avons perdu énormément de soldats pour rien ! Brulez les corps des nôtres, on rentre.
- On ne touche pas aux goules commandant ?
- A quoi bon ? Il y a tellement de corps dans cet endroit maudit pour que le Roi-Liche lève cent fois plus de troupes. C’est un échec. »
L’elfe a un dernier regard sur l’ennemi qu’elle a vaincu, puis rejoint les autres survivants. Rapidement, ils font un bûcher, puis s’en vont dans la tempête de neige.
Estherna- Admin
- Messages : 53
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Histoire de la Vie d'Estherna. Sang et Remords
« Nous avons perdu 22 hommes seigneur Fondring. C’est un échec.
- Mmh, ne vous torturez plus Commandant, ce n’est pas votre faute. L’épreuve a été suffisamment dure comme cela.
- Mais Monsieur, je…
- Il suffit. Vous êtes un bon soldat, et un excellent officier. Vous saviez, quant vous êtes venu, que ce serait dur. J’aurai probablement un travail pour vous, dans peu de temps. En attendant, des recrues vont vous êtes assignées. Vous les formerez, et vous les mènerez au combat.
- Et pour les survivants monsieur ?
- Ils seront vos auxiliaires. Allez maintenant ».
L’humain se relève, puis se dirige vers une des grandes tentes du Camp des Croisés. Là, les trois autres survivants, le Nain, le Troll et l’Elfe l’attendent. Quant il entre, tous le regardent, surpris. Il sourit, puis regarde l’elfe, et le grand bandage qui lui enserre la poitrine.
« Ca va soldat ?
- Ca va, j’en ai vu d’autres.
- En tout cas, j’ai pu voir votre combat. Bien joué.
- J’ai eu de la chance. Si ce projectile ne l’avait pas touché, je serai morte à l’heure qu’il est.
- Qui parle de chance ? s’exclama le nain, vous croyez ptêt que les têtes de goules volent au hasard sur le champ de bataille ?
- Pardon ?
- Il dit qu’il a lancé la tête pouw vous sauvew, expliqua le troll de sa voix grave
- Je suppose que je vous dois des remerciements alors.
- Ouais, on va dire ça !
- Bien, madame, messieurs, j’ai reçu des instructions du Seigneur Fondring.
- Alows, quant est-ce qu’on y retouwne ?
- Pas de suite je le crains. Il nous envoie à Hurlevent pour escorter un détachement de bleus jusqu’ici.
- Hurlevent ? Mais ils vont chercher à nous tuer là-bas ! s’exclama l’elfe
- Ca ira, tant que vous portez le tabard de la Croisade. Le Seigneur Fondring a encore suffisamment d’influence sur le Roi Wrynn pour vous éviter d’être exécutés… Enfin, j’espère.
- Voila qui est wassuwant…
- Vous êtes tous promus au grade de lieutenant de la nouvelle division. Jusqu’à ce matin, nous n’étions que des inconnus entre nous. J’aimerai que vous vous présentiez…
- Je m’appelle Ulitzûl, et je suis de la twibu Zandalaw. Je suis venu pouw aidew mes fwewes du Nowd, mais je me suis wendu compte que le plus gwos dangew c’est ce fichu Woi Liche.
- Moi, dit le nain, je m’appelle Gal SombreMasse. Ma famille défend Forgefer depuis des éternités, et chaque fils a le devoir de faire mieux que son père. Je suis ici pour surpasser la gloire des miens et rendre fiers mes parents.
- Je me nomme Estherna, dit l’elfe. Je suis ici pour oublier et me faire oublier…
- Et moi, dit l’humain, je suis Coril Echappemort, Commandant de l’Aube. Je pense que nous allons faire un bon travail ensemble. Vous pouvez vous retirer dans vos tentes, nous aurons une dure journée demain. »
Obéissant à leur chef, tous se séparent et regagnent leurs tentes. L’elfe, fatiguée, rejoins la tente commune qu’elle partageait avec quatre camarades : Une autre tafiolle, une humaine et une grande taurène. Elle est la seule à être rentrée. Là, un peu partout sur le sol, les affaires de ses anciens compagnons sont dispersées. Elle essaie tant bien que mal de les rassembler. Certaines ont des gravures représentant probablement des êtres chers, des objets remplis d’histoires et de souvenirs, qui ne signifie plus rien maintenant que leurs propriétaires sont morts.
Elle regarde une petite bourse remplie de terre et d’herbes, probablement de Mulgore, que la taurène ne foulera plus jamais. Là, l’elfe a laissé un pendentif qui s’ouvre, révélant la gravure d’une enfant, ce qui fait pleurer Estherna. L’humaine, elle, a laissé une longue série de lettres en commun, que l’elfe lit en travers. Elles parlent d’espoir, d’attentes, de futur. Un homme l’attend à Hurlevent, regrette de ne pas pouvoir l’accompagner. Il parle de mariage, d’enfants, d’une maison dans Elwynn.
La paladine pleure doucement, sur tant de vies détruites, quant un bruit la fait sursauter. Regardant vers son origine, elle se retourne, pour contempler le Commandant Echappemort, qui semble plutôt gêné.
« Euh…je passais et j’ai entendu des pleurs…tout va bien ? »
L’elfe se lève et se jette dans les bras du soldat.
« C’était vos amies ?
- Je n’en connaissais aucune… mais tant de choses… tant de choses elles auraient du vivre si leurs vies n’avaient pas été fauchées, si ce Fléau ne s’était pas abattu sur ce monde… Ce n’est pas juste…
- Non, ça ne l’est pas. Rien ne l’est dans cette folie… C’est pour ça que nous nous battons. Pour que ça ne recommence jamais, pour que d’autres vies ne soient pas détruites
- S’il vous plaît…restez avec moi… je ne veux pas être seule ce soir… »
Sans rien répondre, l’homme l’embrassa tendrement, puis commença à l’allonger sur le lit…
Allongés, l’un à coté de l’autre, ils regardent le toit de la tente.
« Alors, tu es un chevalier de sang, n’est-ce pas ?
- Non.
- Non ?
- Je suis paladin, pas chevalier de sang.
- Je croyais que les elfes refusaient d’être appelés ainsi. Pourquoi toi oui ?
- C’est une longue histoire.
- Raconte…
- Tu es sûr ?
- Oui.
- Eh bien… »
Le printemps d’Elwynn est probablement un des plus doux d’Azeroth se dit l’elfe, alors qu’elle chevauchait vers l’Abbaye de Comté-du-Nord. Cela fait plusieurs mois qu’elle est partie de Quel’thalas, traversant successivement les royaumes de Lordaeron, Stromgarde, Khaz Modan et enfin Hurlevent.
Venant des Carmines, elle avise un petit camp de maisons, au bord d’une rivière. Assoiffée, elle décide de s’y arrêter pour quérir un peu d’eau. A peine est-elle arrivée qu’un petit groupe de curieux se rassemble autour d’elle, principalement des enfants. Il faut dire qu’en ces lieux et en ces temps, les elfes sont plutôt rares…
« Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous Madame ?, dit un des hommes, avec une petite révérence
- Eh bien, dit l’elfe en souriant un peu, je viens de faire un long voyage et j’aimerai avoir un peu d’eau… ainsi que la direction de l’Abbaye de Comté-du-Nord.
- Eh ben, si vous venez de Quel’thalas, dit l’homme en lui tendant une gourde remplie d’eau, je comprends que vous ayez soif. Pour Comté-du-Nord, continuez sur cette route jusqu’à Comté-de-l’Or, puis de là, prenez la route du Nord. Vous parviendrez là bas sans encombre.
- Merci bien Humain, dit l’elfe en rendant à l’homme sa gourde.
- Puis-je vous demander ce que vous allez faire là-bas ?
- Tout simplement poursuivre ma prêtrise. Au revoir Messire.
- Au revoir Madame ! Et que le bon roi Adamant III vous protège ! »
Et l’elfe repartit, légère, vers l’Abbaye, qu’elle atteint dans la soirée, alors que les clercs commençaient à allumer les torches. Elle sauta de son cheval, qu’elle mena ensuite vers l’écurie où le préposé était en train de nourrir les chevaux. Elle lui confia le sien, avec un sourire timide, avant de se diriger vers l’intérieur de l’Abbaye, sortant la lettre que lui avait confié son mentor de Lune d’Argent. Rapidement, elle dénicha, demandant à droite et à gauche des indications, le clerc qui serait son maître durant les années à venir à Comté-du-Nord, et lui tendit la lettre. Celle-ci l’ouvrit, la lut puis dit :
« Estherna, c’est bien ça ?
- Oui Madame.
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi êtes vous partie si loin de chez vous pour apprendre la prêtrise ?
- Je souhaite encore développer mes pouvoirs, et mon maître m’a dit que dans ce cas, il me faudrait aller voir les hommes, qui sont des meilleurs prêtres que nous…
- Pourquoi développer vos pouvoirs ?
- Pour soulager ceux qui souffrent Madame…
- Ce n’est pas une réponse. Trop de gens souffrent, et aucun être, fusse t’il un dieu, ne pourra soulager toute la peine du monde…
- J’aimerai au moins soulager une partie… J’ai la foi que…
- Non, c’est bon. Si vous avez entreprit ce voyage dans le noble but que vous dites, tout ira bien. Sinon, et bien, vous êtes quant même déterminée. Nous commencerons demain. En attendant, l’un des scribes va vous montrer votre cellule.
- Merci Madame. Au revoir Madame. ».
- Mmh, ne vous torturez plus Commandant, ce n’est pas votre faute. L’épreuve a été suffisamment dure comme cela.
- Mais Monsieur, je…
- Il suffit. Vous êtes un bon soldat, et un excellent officier. Vous saviez, quant vous êtes venu, que ce serait dur. J’aurai probablement un travail pour vous, dans peu de temps. En attendant, des recrues vont vous êtes assignées. Vous les formerez, et vous les mènerez au combat.
- Et pour les survivants monsieur ?
- Ils seront vos auxiliaires. Allez maintenant ».
L’humain se relève, puis se dirige vers une des grandes tentes du Camp des Croisés. Là, les trois autres survivants, le Nain, le Troll et l’Elfe l’attendent. Quant il entre, tous le regardent, surpris. Il sourit, puis regarde l’elfe, et le grand bandage qui lui enserre la poitrine.
« Ca va soldat ?
- Ca va, j’en ai vu d’autres.
- En tout cas, j’ai pu voir votre combat. Bien joué.
- J’ai eu de la chance. Si ce projectile ne l’avait pas touché, je serai morte à l’heure qu’il est.
- Qui parle de chance ? s’exclama le nain, vous croyez ptêt que les têtes de goules volent au hasard sur le champ de bataille ?
- Pardon ?
- Il dit qu’il a lancé la tête pouw vous sauvew, expliqua le troll de sa voix grave
- Je suppose que je vous dois des remerciements alors.
- Ouais, on va dire ça !
- Bien, madame, messieurs, j’ai reçu des instructions du Seigneur Fondring.
- Alows, quant est-ce qu’on y retouwne ?
- Pas de suite je le crains. Il nous envoie à Hurlevent pour escorter un détachement de bleus jusqu’ici.
- Hurlevent ? Mais ils vont chercher à nous tuer là-bas ! s’exclama l’elfe
- Ca ira, tant que vous portez le tabard de la Croisade. Le Seigneur Fondring a encore suffisamment d’influence sur le Roi Wrynn pour vous éviter d’être exécutés… Enfin, j’espère.
- Voila qui est wassuwant…
- Vous êtes tous promus au grade de lieutenant de la nouvelle division. Jusqu’à ce matin, nous n’étions que des inconnus entre nous. J’aimerai que vous vous présentiez…
- Je m’appelle Ulitzûl, et je suis de la twibu Zandalaw. Je suis venu pouw aidew mes fwewes du Nowd, mais je me suis wendu compte que le plus gwos dangew c’est ce fichu Woi Liche.
- Moi, dit le nain, je m’appelle Gal SombreMasse. Ma famille défend Forgefer depuis des éternités, et chaque fils a le devoir de faire mieux que son père. Je suis ici pour surpasser la gloire des miens et rendre fiers mes parents.
- Je me nomme Estherna, dit l’elfe. Je suis ici pour oublier et me faire oublier…
- Et moi, dit l’humain, je suis Coril Echappemort, Commandant de l’Aube. Je pense que nous allons faire un bon travail ensemble. Vous pouvez vous retirer dans vos tentes, nous aurons une dure journée demain. »
Obéissant à leur chef, tous se séparent et regagnent leurs tentes. L’elfe, fatiguée, rejoins la tente commune qu’elle partageait avec quatre camarades : Une autre tafiolle, une humaine et une grande taurène. Elle est la seule à être rentrée. Là, un peu partout sur le sol, les affaires de ses anciens compagnons sont dispersées. Elle essaie tant bien que mal de les rassembler. Certaines ont des gravures représentant probablement des êtres chers, des objets remplis d’histoires et de souvenirs, qui ne signifie plus rien maintenant que leurs propriétaires sont morts.
Elle regarde une petite bourse remplie de terre et d’herbes, probablement de Mulgore, que la taurène ne foulera plus jamais. Là, l’elfe a laissé un pendentif qui s’ouvre, révélant la gravure d’une enfant, ce qui fait pleurer Estherna. L’humaine, elle, a laissé une longue série de lettres en commun, que l’elfe lit en travers. Elles parlent d’espoir, d’attentes, de futur. Un homme l’attend à Hurlevent, regrette de ne pas pouvoir l’accompagner. Il parle de mariage, d’enfants, d’une maison dans Elwynn.
La paladine pleure doucement, sur tant de vies détruites, quant un bruit la fait sursauter. Regardant vers son origine, elle se retourne, pour contempler le Commandant Echappemort, qui semble plutôt gêné.
« Euh…je passais et j’ai entendu des pleurs…tout va bien ? »
L’elfe se lève et se jette dans les bras du soldat.
« C’était vos amies ?
- Je n’en connaissais aucune… mais tant de choses… tant de choses elles auraient du vivre si leurs vies n’avaient pas été fauchées, si ce Fléau ne s’était pas abattu sur ce monde… Ce n’est pas juste…
- Non, ça ne l’est pas. Rien ne l’est dans cette folie… C’est pour ça que nous nous battons. Pour que ça ne recommence jamais, pour que d’autres vies ne soient pas détruites
- S’il vous plaît…restez avec moi… je ne veux pas être seule ce soir… »
Sans rien répondre, l’homme l’embrassa tendrement, puis commença à l’allonger sur le lit…
Allongés, l’un à coté de l’autre, ils regardent le toit de la tente.
« Alors, tu es un chevalier de sang, n’est-ce pas ?
- Non.
- Non ?
- Je suis paladin, pas chevalier de sang.
- Je croyais que les elfes refusaient d’être appelés ainsi. Pourquoi toi oui ?
- C’est une longue histoire.
- Raconte…
- Tu es sûr ?
- Oui.
- Eh bien… »
Le printemps d’Elwynn est probablement un des plus doux d’Azeroth se dit l’elfe, alors qu’elle chevauchait vers l’Abbaye de Comté-du-Nord. Cela fait plusieurs mois qu’elle est partie de Quel’thalas, traversant successivement les royaumes de Lordaeron, Stromgarde, Khaz Modan et enfin Hurlevent.
Venant des Carmines, elle avise un petit camp de maisons, au bord d’une rivière. Assoiffée, elle décide de s’y arrêter pour quérir un peu d’eau. A peine est-elle arrivée qu’un petit groupe de curieux se rassemble autour d’elle, principalement des enfants. Il faut dire qu’en ces lieux et en ces temps, les elfes sont plutôt rares…
« Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous Madame ?, dit un des hommes, avec une petite révérence
- Eh bien, dit l’elfe en souriant un peu, je viens de faire un long voyage et j’aimerai avoir un peu d’eau… ainsi que la direction de l’Abbaye de Comté-du-Nord.
- Eh ben, si vous venez de Quel’thalas, dit l’homme en lui tendant une gourde remplie d’eau, je comprends que vous ayez soif. Pour Comté-du-Nord, continuez sur cette route jusqu’à Comté-de-l’Or, puis de là, prenez la route du Nord. Vous parviendrez là bas sans encombre.
- Merci bien Humain, dit l’elfe en rendant à l’homme sa gourde.
- Puis-je vous demander ce que vous allez faire là-bas ?
- Tout simplement poursuivre ma prêtrise. Au revoir Messire.
- Au revoir Madame ! Et que le bon roi Adamant III vous protège ! »
Et l’elfe repartit, légère, vers l’Abbaye, qu’elle atteint dans la soirée, alors que les clercs commençaient à allumer les torches. Elle sauta de son cheval, qu’elle mena ensuite vers l’écurie où le préposé était en train de nourrir les chevaux. Elle lui confia le sien, avec un sourire timide, avant de se diriger vers l’intérieur de l’Abbaye, sortant la lettre que lui avait confié son mentor de Lune d’Argent. Rapidement, elle dénicha, demandant à droite et à gauche des indications, le clerc qui serait son maître durant les années à venir à Comté-du-Nord, et lui tendit la lettre. Celle-ci l’ouvrit, la lut puis dit :
« Estherna, c’est bien ça ?
- Oui Madame.
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi êtes vous partie si loin de chez vous pour apprendre la prêtrise ?
- Je souhaite encore développer mes pouvoirs, et mon maître m’a dit que dans ce cas, il me faudrait aller voir les hommes, qui sont des meilleurs prêtres que nous…
- Pourquoi développer vos pouvoirs ?
- Pour soulager ceux qui souffrent Madame…
- Ce n’est pas une réponse. Trop de gens souffrent, et aucun être, fusse t’il un dieu, ne pourra soulager toute la peine du monde…
- J’aimerai au moins soulager une partie… J’ai la foi que…
- Non, c’est bon. Si vous avez entreprit ce voyage dans le noble but que vous dites, tout ira bien. Sinon, et bien, vous êtes quant même déterminée. Nous commencerons demain. En attendant, l’un des scribes va vous montrer votre cellule.
- Merci Madame. Au revoir Madame. ».
Estherna- Admin
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Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Histoire de la Vie d'Estherna. Sang et Remords
Le cavalier chevauchait au grand galop vers le Nord d’Elwynn, comme s’il avait tous les démons du Néant Distordu à ses trousses. Sa tenue est élimée et poussiéreuse, sa monture sale, et son visage marqué par la fatigue d’un très long voyage. Enfin, il aperçut, à travers les fourrés plus ou moins denses les murs blancs de l’Abbaye. Il se décontracta un peu, mais paraissait encore très contrarié. Il entra tout aussi rapidement dans la Cour du Bâtiment, avant de sauter de son cheval dans le mouvement.
Il se rattrapa prestement, trahissant les longues années passées en tant que courrier pour les différents royaumes, et s’engagea dans l’Abbaye. Pendant ce temps, à l’intérieur, à coté de sa maîtresse, Estherna était en train de réciter une leçon :
« Les trois vertus sont le respect, la ténacité et la compassion.
- Que signifie le respect ?
- Il y a un lien entre tout être et l’Univers. Nuire à un de ces liens nuit à l’Univers, et donc à tous les liens. Il faut donc préserver au maximum les liens d’autrui par le respect de l’autre.
- Bien, et la ténacité ?
- L’univers peut changer une âme. Une âme peut changer l’Univers, mais pour cela, il faut des années de travail. Si nous voulons améliorer notre monde, nous devons être tenaces dans notre tâche.
- Et la compassion ?
- J’ai un lien avec l’Univers. Mais ce lien est faible. En aidant mon prochain, la satisfaction de son bonheur renforcera mon lien, et donc l’Univers sera plus fort. Mais il ne faut pas aider lorsque ce n’est pas nécessaire, car on risque de gêner plus qu’aider.
- Bravo jeune fille, tu as su maîtriser en 5 ans ici ce que certains mettent des dizaines d’années à comprendre. Je savais déjà que la ténacité était forte en toi. N’oublie jamais ça : Si quelques êtres travaillent à une même tâche avec ténacité, rien ne leur est jamais impossible…
- Oui Madame…
- Bientôt tu pourras retourner chez toi, en Quel’thalas. J’aimerai que tu amènes avec toi une apprentie, afin de partager avec elle tes connaissances. C’est la meilleure des formations à celui qui veut servir la Lum….
- Où se trouve le dirigeant ici ? les interrompit l’homme
- Pardon ?
- C’est urgent, un message du général Lothar !
- L’abbé Faol est parti aux champs. En son absence, je le remplace… Que se passe-t-il ?
- Nous sommes en guerre ! Nous avons besoin de tous les prêtres disponibles pour soutenir nos troupes ! C’est très urgent !
- Allons, allons, calmez vous ! Contre qui sommes-nous en guerre ? Les trolls du Sud ? Je les croyais matés depuis des années…
- Non, ce n’est pas ça, c’est pire ! Des monstres sont apparus dans les marécages du Sud-est ! Ils sont immenses, verts, sauvages et hideux. Notre camp dans la région a été écrasé, et nos troupes ont peine à se regrouper pour repousser l’envahisseur.
- Je ne peux rien faire sans l’accord de l’Ab….
- Je vous en supplie ! Nos troupes ont besoin d’aide !
- Madame, intervint Estherna, avec votre permission, j’aimerai me rendre auprès des armées d’Hurlevent…
- Mais enfin, pourquoi ? Cela ne te concerne pas ! Tu devrais rentrer à Quel’thalas, je suis sûre que notre armée et le général Lothar parviendront à repousser ces choses sans soucis…
- Non Madame. Je vous dois beaucoup, à vous et au Royaume d’Hurlevent. Ces gens ont besoin d’aide, la compassion m’impose d’aller porter assistance.
- Bien, si tu le sens ainsi, que la Lumière te garde dans les moments difficiles à venir. J’ai encore tant de choses à te dire…
- Vous me direz tout lorsque je serai de retour. Je suis convaincue que ça ne durera pas… »
Sans attendre la réponse de son mentor et amie, Estherna la serra dans ses bras, puis entreprit de s’en aller, avec un joli sourire et un signe de la main.
La guerre était terrible, bien plus dévastatrice que ce que les civils et autres personnes restées en arrière ont pu s’imaginer. Un petit groupe d’une dizaine de prêtres de Comté-du-Nord, de tout rang, s’étaient finalement joint à l’Armée. Là, dans ces terres désolées, ils combattaient les orcs, jour après jour.
Les prêtres faisaient leur maximum pour soulager les blessés, même si prier pour une mort rapide de ceux-ci était la plupart du temps la seule chose à faire. Derrière le camp de l’armée humaine, des longues files d’épées bien droites étaient plantées, un casque de fantassin sur le pommeau. Chaque soir, les prêtres y menaient des cérémonies pour guider l’âme des défunts vers la Lumière, et chaque soir, ils priaient celle-ci de leur donner la force de compter un peu plus dans cette guerre.
En vain. Chaque journée apportait son lot d’agonisants qu’on ne pouvait soigner. Plusieurs fois, l’elfe avait pu se rendre sur le champ de bataille, pour tenter d’aider les gens là, à même le terrain. Généralement, elle se retrouvait seule et désemparée, au milieu d’un immense champ de ruines fumantes, où les corps s’amoncelaient. On les brûlait, orcs et humains à la fois, pour éviter le spectacle horrible de la pourriture et de la charogne, mais ça n’empêchait pas les maladies de se diffuser et le moral des hommes de diminuer.
Et le constat était là : Ils reculaient, la force de l’ennemi était bien trop puissante, bien trop écrasante pour être contestée. Ils reculèrent, et voyaient leurs villes rasées l’une après l’autre.
Un sursaut d’humeur et de fierté eut lieu, peu de temps après la prise et la destruction de Grand Hamlet. En effet, l’ennemi sembla connaître un moment un coup d’arrêt. De plus, des histoires venant de l’Ouest racontait qu’au fond des mines perdues, des orcs s’étaient battus, mais, plus grande nouvelle, un corps de soldats avait retrouvés le grand Anduin Lothar, disparu peu de temps après le début de la guerre, et que ce dernier avait en sa possession un objet permettant aux clercs de renforcer leurs pouvoirs.
Les prêtres prièrent durant des jours et des nuits la Lumière, pour la remercier d’avoir entendu leurs demandes en leur accordant la force de peser dans le conflit. Une contre-attaque fut menée, des postes orcs détruits, et l’espoir recommençait à gagner les humains. La victoire était à portée.
Mais la riposte orc renversa la tendance. L’armée commença à s’agiter, à parler d’une ville humaine, Sunnyglade, mise à sac, et surtout, que l’un des plus grands héros des Hommes, le Gardien, Medivh, était en réalité un traître au service de la Horde. Alors que les soldats s’entredéchiraient entre pro et contre Medivh, Estherna de son coté tentait de maitriser l’épée au coté des recrues, des jeunes hommes d’à peine 16 ans, troublés par la présence de cette tafiolle, qui plus est prêtre, s’entrainant à l’art des armes. Mais ses raisons étaient simples, comme elle l’expliqua un jour à un de ses amis, qui lui demandait :
« Ne crois tu pas qu’apprendre à maitriser cet engin de mort va à l’encontre de la première des vertus ?
- Non, car si je n’ai pas de respect pour mon ennemi, j’en ai pour celui que je protège de ma lame. Je préserve le bonheur des civils restés à l’arrière et celui des soldats qui ne seront pas blessés par l’ennemi que je vaincrai.
- Entends-tu te battre en première ligne ?
- Non, je n’en ai ni la force, ni la capacité. Je veux pouvoir me défendre jusqu’au bout si la défaite arrive…
- Allons, depuis que Medivh est mort, les orcs se battent entre eux, comme les bêtes qu’ils sont pour obtenir le pouvoir. La victoire sera bien….
- C’est terrible ! s’écria un soldat en courant dans le camp
- Holà ! dit l’homme, que se passe-t-il ?
- Il est mort ! Ils l’ont tué !
- De qui ? Medivh ? Ca fait plusie…
- Non ! Pas Medivh ! Le Roi Llane ! Les orcs l’ont fait assassiner !
- Quoi ! Mais ces brutes se battaient entre eux il y a encore une semaine !
- Ils semblent que l’un d’eux ait réussi à unir la Horde ! Nous sommes plus en danger que jamais !
- DU CALME ! s’écria le commandant du camp, qui venait de sortir de sa tente. J’ai des ordres. Nous devons battre en retraite sur Comté-du-Nord pour en préparer la défense. Préparez vous ! »
La retraite se fit en bon ordre, et sans encombre. Mais à mesure qu’ils progressaient dans Elwynn, ils ne trouvaient que champs ravagés et maisons incendiés. Au petit camp de bûcherons auquel Estherna avait demandé de l’eau des années auparavant, ne restait que des ruines fumantes et des cadavres carbonisés. La situation à Comté-de-l’Or n’était guère meilleure, la ville ayant été ravagée par la Horde. Toujours plus inquiète, Estherna chevauchait en tête de cortège, pressant ses compagnons du mieux qu’elle pouvait.
Finalement, ils pénétrèrent dans les alentours de l’Abbaye, et une longue colonne de fumée montait, menaçante et funeste, de derrière le rideau d’arbres. Ne tenant plus, l’elfe lança sa monture au grand galop, pour découvrir les ruines encore brûlantes de ce qui fut le centre de sa vie durant 5 ans. Elle sauta de cheval, et se rua à l’intérieur du bâtiment, à la recherche de survivants mais aussi de son amie.
Mais elle ne put entrer, repoussée par les flammes et la fumée. Obligée de battre en retraite dans la Cour, elle s’effondra en pleurant, devant les flammes qui léchaient les murs de l’Abbaye.
« Trop tard ! Trop tard ! » pensa t’elle. Elle savait que cette vision la hanterait jusqu’à la fin de sa vie, et graverait au fond d’elle la haine pour ceux qui avaient fait ça. Et en parlant de responsables, des bruits de pas lourds et des grognements se firent entendre derrière elle. Se retournant, la main sur le pommeau de son épée, elle fut déstabilisée par la vision de deux guerriers orcs, armés de leur hache et affichant un air féroce et satisfait. L’un deux poussa quelques grognements gutturaux à l’attention de l’autre, qui répondit en ricanant.
L’elfe, sachant qu’elle ne ferait pas le poids, mais n’ayant pas la possibilité de fuir, et encore moins l’envie, dégaina brusquement son épée, et tenta lamentablement de frapper son ennemi. Elle lança deux grands coups, qui ne tranchèrent que le vide. Les orcs rirent, et l’un d’eux, d’un revers de la main, la mit à terre.
La second s’approcha en souriant d’un air sadique, et donna un grand coup de pied dans le corps d’Estherna, ce qui la fit cracher un peu de sang. Ils continuèrent à la frapper quelques minutes, en s’esclaffant toujours un peu plus de ses cris de douleurs, avant que l’un d’eux ne lève sa hache et s’apprête à achever sa victime. Estherna ferma les yeux, sachant que sa dernière heure était venu.
Le grand bruit d’une lame rencontrant de la chair se fit entendre, mais l’elfe ne ressentit rien. Ouvrant les yeux, elle vit un de ses amis prêtres, celui avec qui elle parlait avant la funeste nouvelle de la mort du Roi, qui s’était interposé. Du sang coulant de sa bouche, il chuta lourdement sur le sol, à coté de l’elfe. Les deux orcs n’eurent pas le temps d’être surpris : Déjà, les soldats les chargeaient, et en quelques secondes, ils passèrent de vie à trépas.
Se relevant difficilement, Estherna s’approcha de son compagnon, et canalisa du mieux qu’elle pouvait la Lumière sur la blessure du prêtre, ignorant ses propres hémorragies, oubliant même ce qui se passait autour d’elle. Continuant sans s’arrêter, elle n’avait même pas vu qu’il était mort sur le coup. Il fallu trois soldats pour la ceinturer et l’amener loin du corps, sur lequel elle lançait encore les sorts.
« Mais enfin !, s’exclama le général à l’attention d’Estherna, Ca ne sert à rien ! Il est mort !
- …
- Réponds quant ton général te parle !
- Elle est choqué Messire, s’interposa un autre prêtre.
- M’ouais… à cause d’elle j’ai perdu deux prêtres aujourd’hui ! Raah, quelle saloperie ces elfes !
- Vous ne pouvez pas dire ça d’elle Garithos ! Cela fait des années qu’elle est avec nous, et elle a sauvé la vie de beaucoup de nos soldats ! dit le chef des prêtres.
- Peu m’importe ! Il n’y a plus rien ici. Hâtons nous de rejoindre Hurlevent, ils auront probablement besoin de nous là bas ! »
Prochain Episode : La Chute de Hurlevent
Il se rattrapa prestement, trahissant les longues années passées en tant que courrier pour les différents royaumes, et s’engagea dans l’Abbaye. Pendant ce temps, à l’intérieur, à coté de sa maîtresse, Estherna était en train de réciter une leçon :
« Les trois vertus sont le respect, la ténacité et la compassion.
- Que signifie le respect ?
- Il y a un lien entre tout être et l’Univers. Nuire à un de ces liens nuit à l’Univers, et donc à tous les liens. Il faut donc préserver au maximum les liens d’autrui par le respect de l’autre.
- Bien, et la ténacité ?
- L’univers peut changer une âme. Une âme peut changer l’Univers, mais pour cela, il faut des années de travail. Si nous voulons améliorer notre monde, nous devons être tenaces dans notre tâche.
- Et la compassion ?
- J’ai un lien avec l’Univers. Mais ce lien est faible. En aidant mon prochain, la satisfaction de son bonheur renforcera mon lien, et donc l’Univers sera plus fort. Mais il ne faut pas aider lorsque ce n’est pas nécessaire, car on risque de gêner plus qu’aider.
- Bravo jeune fille, tu as su maîtriser en 5 ans ici ce que certains mettent des dizaines d’années à comprendre. Je savais déjà que la ténacité était forte en toi. N’oublie jamais ça : Si quelques êtres travaillent à une même tâche avec ténacité, rien ne leur est jamais impossible…
- Oui Madame…
- Bientôt tu pourras retourner chez toi, en Quel’thalas. J’aimerai que tu amènes avec toi une apprentie, afin de partager avec elle tes connaissances. C’est la meilleure des formations à celui qui veut servir la Lum….
- Où se trouve le dirigeant ici ? les interrompit l’homme
- Pardon ?
- C’est urgent, un message du général Lothar !
- L’abbé Faol est parti aux champs. En son absence, je le remplace… Que se passe-t-il ?
- Nous sommes en guerre ! Nous avons besoin de tous les prêtres disponibles pour soutenir nos troupes ! C’est très urgent !
- Allons, allons, calmez vous ! Contre qui sommes-nous en guerre ? Les trolls du Sud ? Je les croyais matés depuis des années…
- Non, ce n’est pas ça, c’est pire ! Des monstres sont apparus dans les marécages du Sud-est ! Ils sont immenses, verts, sauvages et hideux. Notre camp dans la région a été écrasé, et nos troupes ont peine à se regrouper pour repousser l’envahisseur.
- Je ne peux rien faire sans l’accord de l’Ab….
- Je vous en supplie ! Nos troupes ont besoin d’aide !
- Madame, intervint Estherna, avec votre permission, j’aimerai me rendre auprès des armées d’Hurlevent…
- Mais enfin, pourquoi ? Cela ne te concerne pas ! Tu devrais rentrer à Quel’thalas, je suis sûre que notre armée et le général Lothar parviendront à repousser ces choses sans soucis…
- Non Madame. Je vous dois beaucoup, à vous et au Royaume d’Hurlevent. Ces gens ont besoin d’aide, la compassion m’impose d’aller porter assistance.
- Bien, si tu le sens ainsi, que la Lumière te garde dans les moments difficiles à venir. J’ai encore tant de choses à te dire…
- Vous me direz tout lorsque je serai de retour. Je suis convaincue que ça ne durera pas… »
Sans attendre la réponse de son mentor et amie, Estherna la serra dans ses bras, puis entreprit de s’en aller, avec un joli sourire et un signe de la main.
La guerre était terrible, bien plus dévastatrice que ce que les civils et autres personnes restées en arrière ont pu s’imaginer. Un petit groupe d’une dizaine de prêtres de Comté-du-Nord, de tout rang, s’étaient finalement joint à l’Armée. Là, dans ces terres désolées, ils combattaient les orcs, jour après jour.
Les prêtres faisaient leur maximum pour soulager les blessés, même si prier pour une mort rapide de ceux-ci était la plupart du temps la seule chose à faire. Derrière le camp de l’armée humaine, des longues files d’épées bien droites étaient plantées, un casque de fantassin sur le pommeau. Chaque soir, les prêtres y menaient des cérémonies pour guider l’âme des défunts vers la Lumière, et chaque soir, ils priaient celle-ci de leur donner la force de compter un peu plus dans cette guerre.
En vain. Chaque journée apportait son lot d’agonisants qu’on ne pouvait soigner. Plusieurs fois, l’elfe avait pu se rendre sur le champ de bataille, pour tenter d’aider les gens là, à même le terrain. Généralement, elle se retrouvait seule et désemparée, au milieu d’un immense champ de ruines fumantes, où les corps s’amoncelaient. On les brûlait, orcs et humains à la fois, pour éviter le spectacle horrible de la pourriture et de la charogne, mais ça n’empêchait pas les maladies de se diffuser et le moral des hommes de diminuer.
Et le constat était là : Ils reculaient, la force de l’ennemi était bien trop puissante, bien trop écrasante pour être contestée. Ils reculèrent, et voyaient leurs villes rasées l’une après l’autre.
Un sursaut d’humeur et de fierté eut lieu, peu de temps après la prise et la destruction de Grand Hamlet. En effet, l’ennemi sembla connaître un moment un coup d’arrêt. De plus, des histoires venant de l’Ouest racontait qu’au fond des mines perdues, des orcs s’étaient battus, mais, plus grande nouvelle, un corps de soldats avait retrouvés le grand Anduin Lothar, disparu peu de temps après le début de la guerre, et que ce dernier avait en sa possession un objet permettant aux clercs de renforcer leurs pouvoirs.
Les prêtres prièrent durant des jours et des nuits la Lumière, pour la remercier d’avoir entendu leurs demandes en leur accordant la force de peser dans le conflit. Une contre-attaque fut menée, des postes orcs détruits, et l’espoir recommençait à gagner les humains. La victoire était à portée.
Mais la riposte orc renversa la tendance. L’armée commença à s’agiter, à parler d’une ville humaine, Sunnyglade, mise à sac, et surtout, que l’un des plus grands héros des Hommes, le Gardien, Medivh, était en réalité un traître au service de la Horde. Alors que les soldats s’entredéchiraient entre pro et contre Medivh, Estherna de son coté tentait de maitriser l’épée au coté des recrues, des jeunes hommes d’à peine 16 ans, troublés par la présence de cette tafiolle, qui plus est prêtre, s’entrainant à l’art des armes. Mais ses raisons étaient simples, comme elle l’expliqua un jour à un de ses amis, qui lui demandait :
« Ne crois tu pas qu’apprendre à maitriser cet engin de mort va à l’encontre de la première des vertus ?
- Non, car si je n’ai pas de respect pour mon ennemi, j’en ai pour celui que je protège de ma lame. Je préserve le bonheur des civils restés à l’arrière et celui des soldats qui ne seront pas blessés par l’ennemi que je vaincrai.
- Entends-tu te battre en première ligne ?
- Non, je n’en ai ni la force, ni la capacité. Je veux pouvoir me défendre jusqu’au bout si la défaite arrive…
- Allons, depuis que Medivh est mort, les orcs se battent entre eux, comme les bêtes qu’ils sont pour obtenir le pouvoir. La victoire sera bien….
- C’est terrible ! s’écria un soldat en courant dans le camp
- Holà ! dit l’homme, que se passe-t-il ?
- Il est mort ! Ils l’ont tué !
- De qui ? Medivh ? Ca fait plusie…
- Non ! Pas Medivh ! Le Roi Llane ! Les orcs l’ont fait assassiner !
- Quoi ! Mais ces brutes se battaient entre eux il y a encore une semaine !
- Ils semblent que l’un d’eux ait réussi à unir la Horde ! Nous sommes plus en danger que jamais !
- DU CALME ! s’écria le commandant du camp, qui venait de sortir de sa tente. J’ai des ordres. Nous devons battre en retraite sur Comté-du-Nord pour en préparer la défense. Préparez vous ! »
La retraite se fit en bon ordre, et sans encombre. Mais à mesure qu’ils progressaient dans Elwynn, ils ne trouvaient que champs ravagés et maisons incendiés. Au petit camp de bûcherons auquel Estherna avait demandé de l’eau des années auparavant, ne restait que des ruines fumantes et des cadavres carbonisés. La situation à Comté-de-l’Or n’était guère meilleure, la ville ayant été ravagée par la Horde. Toujours plus inquiète, Estherna chevauchait en tête de cortège, pressant ses compagnons du mieux qu’elle pouvait.
Finalement, ils pénétrèrent dans les alentours de l’Abbaye, et une longue colonne de fumée montait, menaçante et funeste, de derrière le rideau d’arbres. Ne tenant plus, l’elfe lança sa monture au grand galop, pour découvrir les ruines encore brûlantes de ce qui fut le centre de sa vie durant 5 ans. Elle sauta de cheval, et se rua à l’intérieur du bâtiment, à la recherche de survivants mais aussi de son amie.
Mais elle ne put entrer, repoussée par les flammes et la fumée. Obligée de battre en retraite dans la Cour, elle s’effondra en pleurant, devant les flammes qui léchaient les murs de l’Abbaye.
« Trop tard ! Trop tard ! » pensa t’elle. Elle savait que cette vision la hanterait jusqu’à la fin de sa vie, et graverait au fond d’elle la haine pour ceux qui avaient fait ça. Et en parlant de responsables, des bruits de pas lourds et des grognements se firent entendre derrière elle. Se retournant, la main sur le pommeau de son épée, elle fut déstabilisée par la vision de deux guerriers orcs, armés de leur hache et affichant un air féroce et satisfait. L’un deux poussa quelques grognements gutturaux à l’attention de l’autre, qui répondit en ricanant.
L’elfe, sachant qu’elle ne ferait pas le poids, mais n’ayant pas la possibilité de fuir, et encore moins l’envie, dégaina brusquement son épée, et tenta lamentablement de frapper son ennemi. Elle lança deux grands coups, qui ne tranchèrent que le vide. Les orcs rirent, et l’un d’eux, d’un revers de la main, la mit à terre.
La second s’approcha en souriant d’un air sadique, et donna un grand coup de pied dans le corps d’Estherna, ce qui la fit cracher un peu de sang. Ils continuèrent à la frapper quelques minutes, en s’esclaffant toujours un peu plus de ses cris de douleurs, avant que l’un d’eux ne lève sa hache et s’apprête à achever sa victime. Estherna ferma les yeux, sachant que sa dernière heure était venu.
Le grand bruit d’une lame rencontrant de la chair se fit entendre, mais l’elfe ne ressentit rien. Ouvrant les yeux, elle vit un de ses amis prêtres, celui avec qui elle parlait avant la funeste nouvelle de la mort du Roi, qui s’était interposé. Du sang coulant de sa bouche, il chuta lourdement sur le sol, à coté de l’elfe. Les deux orcs n’eurent pas le temps d’être surpris : Déjà, les soldats les chargeaient, et en quelques secondes, ils passèrent de vie à trépas.
Se relevant difficilement, Estherna s’approcha de son compagnon, et canalisa du mieux qu’elle pouvait la Lumière sur la blessure du prêtre, ignorant ses propres hémorragies, oubliant même ce qui se passait autour d’elle. Continuant sans s’arrêter, elle n’avait même pas vu qu’il était mort sur le coup. Il fallu trois soldats pour la ceinturer et l’amener loin du corps, sur lequel elle lançait encore les sorts.
« Mais enfin !, s’exclama le général à l’attention d’Estherna, Ca ne sert à rien ! Il est mort !
- …
- Réponds quant ton général te parle !
- Elle est choqué Messire, s’interposa un autre prêtre.
- M’ouais… à cause d’elle j’ai perdu deux prêtres aujourd’hui ! Raah, quelle saloperie ces elfes !
- Vous ne pouvez pas dire ça d’elle Garithos ! Cela fait des années qu’elle est avec nous, et elle a sauvé la vie de beaucoup de nos soldats ! dit le chef des prêtres.
- Peu m’importe ! Il n’y a plus rien ici. Hâtons nous de rejoindre Hurlevent, ils auront probablement besoin de nous là bas ! »
Prochain Episode : La Chute de Hurlevent
Estherna- Admin
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Date d'inscription : 08/11/2008
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